7 avr. 2011

Avery dire...

J'encadre depuis quinze jours une jeune stagiaire. La lettre de motivation et le CV étaient impeccablement rédigés. Alors j'ai dit oui sans trop hésiter, même si la formation ne correspondait pas au profil habituellement recruté par l'organisme où je travaille.

Ce n'est qu'au moment de l'établissement de la convention que j'ai vu une photo de la demoiselle: une très jolie jeune fille avec un sourire ravageur. A partir de ce moment-là, j'ai compris que les allusions iraient bon train sur mon mode de sélection des stagiaires. Et là-dessus, je ne me suis pas trompé...

Le premier jour de stage, la coutume est d'aller présenter les nouveaux arrivants à l'ensemble de l'équipe. Et là, je ne vous raconte pas les visages abêtis, les sourires entendus, les déshabillages du regard de la part de certains collègues... La subtilité était de sortie. J'ai très vite reçu, en coulisse, des approbations du genre "tu remontes le niveau des recrutements", "tu te fais bien plaisir", etc.

Les jours suivants, j'ai été témoin d'une augmentation de la fréquentation du bureau collectif où avait été installée la jeune stagiaire. Pour des motifs qu'une mauvaise langue qualifierait de prétextes, pleins de garçons se sont échoués successivement devant le bureau de la demoiselle. La faute aux vents et aux marées, probablement.

Evidemment, du haut d'un arc-en-ciel, les intentions qu'on me prête font sourire. J'ai eu envie de dire "Debout les gars, réveillez-vous!" mais j'ai eu peur qu'ils ne décident d'en mettre un coup...

6 avr. 2011

Méga micro

Ce matin, j'ai fait une nouvelle fois l'expérience de mon absence d'aisance et de charisme lorsque je prends la parole en public. C'est plus fort que moi: à partir du moment où j'ai un micro entre les mains (d'ailleurs, qu'il y ait ou non un micro ne change rien; et qu'il soit entre mes mains ou ailleurs n'a pas non plus d'importance), mon souffle se raccourcit, ma voix devient minuscule, fragile, sans portance. Et ce que je dis n'est en général pas très percutant et suscite peu d'intérêt.

Je sais que s'exprimer en public fait partie des choses qui s'apprennent et se travaillent. Mais il y a tellement de choses à apprendre... Je me demande si je ne ferais pas mieux d'éviter les réunions et les prises de parole en public, et de me concentrer sur les aspects de mon travail dans lesquels je suis bon. Après tout, je ne fais pas un métier où la communication joue un rôle déterminant. Je ne suis pas avocat, journaliste, présentateur télé, prêtre, politicien ou roi (avec ces révélations, le champ des possibles se réduit à grande vitesse).

Trouver des domaines dans lesquels on assure, c'est bon pour le moral et la confiance en soi. Le problème, c'est que quand je fais l'exercice, je tombe vite à court d'idées.

Je crois finalement que l'une de mes compétences les plus remarquables, c'est de m'arrêter de parler quand je n'ai plus rien à dire...