18 oct. 2010

De retour de Bilbao

Après trois jours passés à Bilbao, l'Espagne, que je connais peu, me laisse une impression mitigée.

Il y a d'une part Bilbao et ses nombreuses audaces architecturales, l'harmonieuse modernité des quais, la richesse artistique des musées, les cafés aux ambiances chaleureuses.

Mais il y a eu aussi pour moi, dès le moment où je suis descendu du train à la frontière, la subite, violente et implacable barrière de la langue. J'étais parti avec pas mal de légèreté, en me disant que les langues latines avaient beaucoup de similarités entre elles et que je pouvais en tout état de cause m'exprimer en anglais. De ce point de vue, j'ai beaucoup sous-estimé la difficulté. Pour ce qu'il m'a été donné de voir, les Espagnols ont un anglais encore moins bon que les Français! Ce n'est pas que mon accent soit sensationnel (euphémisme), mais au moins je connais les mots du vocabulaire courant. Cela n'a pas suffi, d'autant plus que beaucoup de personnes avec lesquelles j'ai tenté de communiquer - dans les hôtels, les cafés, les trains - ont continué à me parler dans leur langue natale, alors même que j'avais annoncé la couleur avec un "No hablo espagnol" (écrit comme je le prononce).

Ca paraît peut-être d'une importance secondaire mais, étant parti seul, l'impossibilité d'échanger a faire naître en moi, au fur et à mesure, un sentiment d'inconfort, de malaise. J'ai fini par limiter au strict minimum le contact avec ces visages souvent agacés par mon incompréhension de l'espagnol. Ayant un mode de vie plutôt indépendant, j'ai longtemps apprécié et recherché la solitude. Mais cette solitude-là n'avait rien d'agréable.

Ca m'a rappelé cette phrase du chanteur de Radiohead, qu'il prononce au cours d'une interview avec la voix fragile et le regard endormi: "The most essential thing in life is to establish a heartfelt communication with others."

Je suis de plus en plus d'accord avec lui.

4 commentaires:

  1. Ton chanteur de Radiohead, il ne pourrait pas parler français comme tout le monde ? je ne comprends rien ! ha cette barrière du langage …
    Cela dit la communication c’est la clé du bien vivre avec d’autre … D’où l’intérêt et le plaisir des langages universels (musique, art plastique) ….

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  2. @PeP: Alors là, bien vu! Je ne m'étais même pas rendu compte que j'érigeais à mon tour un barrière. Mais pour ma défense, une petite barrière (c'est de l'anglais, damned!). On pourrait même dire un muret, voire une bordure de trottoir.
    Je suis d'accord pour les langages universels, mais ce n'est pas avec eux que je peux demander un café sans lait et un croissant dans une brasserie le matin ;)

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  3. J'ai vivement ressenti cette dérangeante barrière de la langue lors d'un voyage au Brésil en Janvier dernier. C'est en effet troublant de se trouver dans l'impossibilité de communiquer avec ses semblables, de s'exprimer, et partant de rencontrer l'autre. Le sentiment de frustration est énorme.
    En même temps, l'espagnol n'est pas une langue très compliquée ; elle peut s'apprendre assez facilement, du moins pour les rudiments. Alors ? Prêt à relever le défi ?

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  4. @TM: C'est tout à fait ça, beaucoup de frustration.
    J'ai en effet pensé, suite à cette expérience, à apprendre quelques notions d'Espagnol. D'autant plus que je projette d'aller à Madrid en novembre (tiens, ça me rappelle quelqu'un ;) ).
    Sinon, j'aime bien les langues; je prends des cours du soir à la fac depuis un an pour en apprendre une. C'est ce qui me fait hésiter à en commencer une autre.
    Peut-être que je devrais aller en week-end à Berlin pour rentabiliser mon choix de LV2...

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