25 sept. 2011

Un dimanche

Je n'ai jamais aimé les dimanches. Depuis tout petit, le dimanche est pour moi le lendemain du meilleur jour de la semaine, le samedi, et la veille de la reprise de l'école. Un jour post-orgasmique. Un jour d'attente, d'appréhension, d'ennui. Bref, un jour entre parenthèses.

Je ne sais pas s'il existe quelque chose d'aussi répétitif et déprimant qu'une promenade dans un parc le dimanche. Dans un premier temps, parce que les familles, parents et enfants, s'y concentrent. Il y a aussi quelque chose de triste dans cette copie ratée de nature que les citadins viennent fréquenter, à défaut de pouvoir accéder à des paysages plus sauvages.

C'est, plus fort que l'ennui que, par anticipation, je m'apprêtais à lassablement éprouver en marchant dans un parc, le besoin de prendre l'air qui m'a fait sortir de chez moi ce dimanche. J'ai opté pour une balade en vélo. C'est ainsi que j'ai constaté que le local à deux roues de la résidence avait été forcé et cambriolé. A terre, des cadenas sectionnés, des vélos renversés. Mon VTC était toujours là: un b'twin n'est sans doute pas ce qu'il y a de plus rentable à voler. Mais sans doute a-t-il eu chaud car la petite sacoche fixée sur l'armature a été visitée – mais non, les clés des cadenas n'y étaient pas – et parmi les cadenas forcés qui jonchaient le sol, deux étaient du même modèle que ceux qui protégeaient le mien. Bref, un peu de chance sur ce coup-là même si la perte de ce VTC n'était pas de nature à beaucoup me perturber.

En roulant dans un parc de la banlieue résidentielle de Bordeaux, j'ai immanquablement croisé des familles sur les chemins. Il y avait aussi du soleil, des scouts sous un arbre, des jeunes qui jouaient sur des terrains de sport divers. Je suis passé par le parcours sportif du parc, celui que ma voisine de bureau, qui est partie vivre au Portugal il y a un mois, empruntait souvent pour un running en soirée. C'est la première fois que son absence a créé une sorte d'émotion chez moi.

Voilà, je suis rentré. J'ai pris l'air, le contrat est rempli. Mais je rêve d'inventer un "trompe-dimanche": une manière de vivre ce jour de la semaine comme s'il était un autre.

7 commentaires:

  1. En réalité, le dimanche est le premier jour de la semaine. Sachant cela, je fais en sorte que mon dimanche soit tonique, plein d'activités quelles qu'elles soient, bref, tout le contraire d'un jour où il ne se passe rien. Il faut dire que je n'ai que le dimanche comme jour chômé dans la semaine... Alors pour commencer je me lève toujours assez tôt le dimanche.
    Pour moi, le dimanche de mon enfance est plutôt synonyme d'odeur de bain et de shampoing, de crêpes et de gaufres. Le dimanche on avait le droit de regarder les dessins animés le soir vers 18h et de manger devant la télé. j'aimais bien le dimanche même si, comme tu le dis, le lendemain il fallait retourner à l'école :(

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  2. Le plus déprimant dans le dimanche, c'est cette zone du jour où la nostalgie s'installe, pour moi c'est vers 17 - 18 heures. Alors je prévois souvent une activité à cette heure là et si possible qui puisse se prolonger jusque tard dans la soirée, pour que le dimanche soit un jour comme un autre.

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  3. @Ek91: Nos dimanches d'enfance ont quelques points communs: le bain, les dessins animés sur Canal+ (Ça cartoon!). Mais la morosité était souvent plus forte.

    @TM: Ah, pour moi aussi, la fin d'après-midi est un moment de vague à l'âme. C'est comme si la qualité du dimanche était scellée à partir de cette heure et qu'il n'y avait plus rien à faire pour rattraper le temps perdu.

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  4. A part que mes dessins animés c'était sur FR3 et pas sur Canal+ qui, à l'époque, n’existait pas...
    C'est amusant finalement, rien ne change malgré le temps !

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  5. Faites comme moi travaillez un dimanche sur deux...vous verrez bien comment on peut l'apprécier celui qui reste :)

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  6. Comme dans ton texte tu insistes sur les familles, il me fait penser au "familles je vous hais, possessions jalouses du bonheur" de Gide. Mais en réalité nous pouvons construire autrement un peu de bonheur échappant totalement aux promenades égoïstes dans des jardins d’Éden artificiels: En remplissant ses dimanches avec des amis par exemple (brunch, etc). Pourtant le dimanche reste la veille du lundi, et ça on n'y peut pas grand chose...

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  7. Je ne suis pas fan des dimanches non plus, pour un célibataire sans enfants un dimanche peut parfois être d'une tristesse ennuyeuse sans compter la période froide et de mauvais temps qui t'empêche de sortir, si sortir te balader seul le dimanche tu as le courage parce que "affronter" les couples et les familles qui se promènent le dimanche c'est parfois "difficile" à moins de trouver des endroits déserts. Une alternative quand on s'emmerde le dimanche c'est aussi d'aller dans un sauna... :)

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